Marie-Eve Lamoureux, directrice générale d’Équijustice au Québec, était invitée le 21 mai dernier à l'émission Esprit de justice, présentée sur France Culture. Depuis le mouvement #MeToo, une prise de conscience majeure s’est opérée concernant l’ampleur des violences sexuelles et sexistes, touchant majoritairement les femmes. Encore aujourd'hui, peu de victimes portent plainte, et encore moins obtiennent une condamnation.
La voie pénale reste difficile : lente, éprouvante, elle expose souvent les victimes à une nouvelle forme de violence. Face à ces limites, des alternatives comme la médiation ou la justice restaurative suscitent un débat. Si certains craignent qu’elles minimisent les faits et fassent peser sur la victime le poids de la réparation, d’autres y voient un espace sur mesure, plus en phase avec les attentes individuelles.
Au Québec, la justice restaurative permet parfois à des victimes de confronter l’auteur, exprimer leur colère ou clore symboliquement une relation. Selon la chercheuse Marie-Ève Lamoureux, ces dispositifs offrent une forme de reconnaissance que le pénal seul ne garantit pas toujours. Mais l’enjeu principal demeure : remettre les victimes au centre et leur laisser le choix du type de justice qui leur convient. Cliquez ici pour écouter l'émission.
